C'est l'histoire d'un voyage de vacances qui devient, malgré nous, tout autre chose mais auquel, coûte que coûte, il nous faut donner du sens : les terremoto et maremoto chiliens nous l'imposent. Alors un blog pour raconter une transformation ? De vacances en véritable voyage ? Peut être. Un blog donc, mais en essayant de rester sobre, pas de photos sensationnalistes par exemple, vous en trouverez partout sur le net. Pas besoin de ça pour savoir que des millions sont touchés. Des photos, oui, probablement, surtout de ceux que l'on va rencontrer. On part sur un chantier dans le sud avec une association locale "Un Techo para Chile" et on amène dans nos bagages tout ce qui peut donner un coup de pouce à ceux qui en ont besoin. Et, pour tout ceux qui ont envie de nous suivre, pour tout ceux qui nous ont donné un coup de pouce, un blog - un blogito donc - pour vous faire participer, même si c'est un peu par procuration, au grain de sable que l'on va essayer de souffler là bas.

lundi 12 avril 2010

Petit Bilan

C'est le moment d'un petit bilan avant de reprendre demain le chemin du retour. Les pêcheurs de Talcahuano ont reçu aujourd'hui les deux générateurs. Nous sommes certains que Lilian, figure féminine emblématique de cette communauté, saura les partager et les exploiter équitablement pendant longtemps. Merci à Paz, Mariela et Jano de nous avoir permis de rencontrer cette communauté, ils ont contribué à ce que notre soutien se concrétise et soit efficace.

Les détails précis de notre soutien sont içi. Il est réparti pour un tiers à 50 familles de Cauquenes et pour le reste aux 70 familles de pêcheurs de la caleta de Candelaria, Candela et Puerto Inglés à Talcahuano. Les médicaments ont éte répartis entre le département de la santé de Talcahuano et de Tirua.

dimanche 11 avril 2010

Retour-Courbatures

Malgré le peu de temps que nous avons passé ensemble, il a été difficile de se séparer de l'équipe lors de notre départ ce matin pour Santiago, trois jours seulement mais la concentration du temps et l'intensité des émotions créent instantanément des liens très forts. Romina, Seb, Joako et Toño nous manquent déjà ! La construction de mediaguas cela transcende et ça relie, c'est probablement ces éléments là, essentiels, qui me manquent en France - sociale-démocratie certes, mais finalement très individualiste. Quel type de séisme nous faut-il pour retrouver ou recréer du lien ?

Durant le voyage de retour - taxi collectif, bus et métro santiaguino - mes courbatures m'ont révélé des muscles que je ne connaissais pas ! La pratique intensive du chuzo (pique en métal pour creuser), de la pelle et du marteau est une activité musculaire très complète. Le programme de cette fin de journée fût très light, sieste puis compilation/synthèse de l'utilisation des 1500 euros (nous posterons bientôt un petit résumé), et tout ça conclut par un petit restau péruvien.

Sinon encore quelques photos en plus dans le diaporama

samedi 10 avril 2010

Fin de chantier

Dernière nuit avec "un techo", ce séjour se conclut sur une mediagua sans toit, nous n'aurons pas tenu rythme d'une construction par jour.  Même s'il ne s'agit pas d'une course et que la qualité et l'échange priment sur la quantité il y a une réelle urgence à construire un maximum de mediaguas avant l'arrivée de l'hiver. D'autres enjeux, plus politiques ceux là, mettent aussi l'accent sur la quantité, le gouvernement a financé "un techo par Chile" pour qu'ils construisent 20 000 mediaguas.

Pour nous c'est la fin d'une expérience unique et très forte, nous rentrons demain matin à Santiago je ne dais pas très bien comment. J'avoue que la perspective d'un lit me réjouit.

La photo qui accompagne ce post devrait, malgré sa qualité moyenne, vous donner une idée de ce que fait un séisme sur une maison en pisé.

vendredi 9 avril 2010

Dos dias, dos mediaguas !!

Deuxième jour, deuxième mediagua et encore plus cuits qu'hier, fin de chantier à 21h30. Hospitalité incroyable de ceux pour qui nous construisons ces maisons, repas, gouters, boissons rafraîchissantes, cafés, thé ... Mais surtout une gentillesse et un sens du partage qui font de cette expérience quelque chose de rare et de très fort. Les deux habitations terminées ce soir doivent héberger cette famille de 9 dont la maison en adobe (du pisé) n'est plus viable et s'écroulera probablement à la moindre secousse. Adobe, pauvreté et terremoto sont les trois ingrédients qui créent dans la région où nous sommes une situation critique.

Notre cahier des charges a été compliqué par la demande de la famille de construire les deux mediaguas l'une collée à l'autre (photo) pour pouvoir éventuellement plus tard ouvrir un passage entre les deux. Mais les éléments qui constituent les constructions sont non seulement mal dégrossis et rarement d'équerre mais aussi souvent constitués de bois vert (la demande est tellement forte que les producteurs n'ont pas le temps de laisser sécher le bois). La construction des deux habitations côte à côte est dans ces conditions une gageure.

Demain, levée à 6h30 et nouvelle famille, nouveau chantier ... Et encore quelques photos en plus dans le diaporama

jeudi 8 avril 2010

Primera mediagua

Cuits, cuits, cuits ! Ça change de nos habitudes de sédentaires ! Cuits mais, mais, première mediagua construite ! Bon d'accord il manque les deux fenêtres et la porte. On va dire que le contrat est quand même rempli, avec une équipe de 6 "techo" et avec l'aide d'une personne de la famille pour qui nous construisons la media. Embauche à 9h00, et fin de chantier à 20h30. Journée pleine donc, mais agrémentée de pauses avec la famille, repas gargantuesques et toujours avec des contacts chaleureux.

Dans le diaporama des photos qui montrent l'évolution et les étapes de construction de la media.

mercredi 7 avril 2010

Draconien

Règles communautaires draconiennes ! Nous nous y plierons avec grâce ...

Requinoa bis

Nous dormons tous ensemble dans un centre sportif, dans le gymnase, et les repas se prennent dans la cantine du collège voisin. Euh sinon j'ai pris un petit coup de vieux ! Moyenne d'âge 22/23 ! Mais demain nous serons vaillants !

Requinoa

Requinoa à une centaine de km de Santiago, il est 8h00 du soir et on attend que quelqu'un vienne nous récupérer. C'est dans ce coin que nous allons construire des mediaguas. Nous avons pris le bus, trajet d'une heure seulement. Suréquipés, lampes frontales, barres de céréales énergisantes, chaussures et gants de chantier, nous sommes prêts ...

mardi 6 avril 2010

Mediagua

Mediagua, littéralement "demie eau", est le nom des maisons en bois, habitations temporaires - théoriquement temporaires, que "Un techo para Chile" fournit pour une famille de 4 personnes. L'eau fait référence à la pluie, au toit donc et le demi se réfère à une moitié de toit, avec une seule pente. Une équipe de 5 personnes construit une mediagua en 2 jours. Les éléments qui la constituent, panneaux de bois, parquet, le toit et les traverses sont conçus pour optimiser le temps de construction et minimiser le nombre de personnes nécessaires au montage. Monter des mediaguas va constituer notre programme des 4 prochains jours. Le chantier est dans le sud et nous nous y rendons en bus de nuit, 5 heures de voyage. Sur place les conditions qui nous attendent, tentes, sac de couchage et douches au robinet, nous promettent une expérience probablement un peu spartiate. Mais la sensation de partager et de participer à une action concrète devrait rapidement nous faire oublier nos petits inconforts de la journée.

Ce matin, enfin, après d'innombrables péripéties, nous avons acheté les deux générateurs pour les pêcheurs. D'une puissance de 3000 watts, fonctionnant à l'essence, ils devraient leurs permettre de brancher une machine à laver et de fournir un minimum d'éclairage. Cet après-midi nous l'avons déposé à la compagnie de bus Cruz del Sur pour les envoyer à Concepcion. Les deux générateurs accompagnés de 6 litres d'huile ont coûté au total 500 000 pesos (700 euros), le transport par bus 10 000 pesos (15 euros !). Sur les 1500 euros de départ il nous reste 30 000 pesos (40 euros) que l'on va aussi envoyé aux pécheurs pour financer au moins un plein d'essence. J'espère pouvoir poster des photos des générateurs in situ bientôt.

samedi 3 avril 2010

Constitución

Ultime étape de la première partie de notre périple "sismique", Constitución, au bord de la mer, double peine donc, vagues et secousses. Décombres, maisons détruites, les mêmes visions dantesques que les autres jours. Nous avons rencontré ce matin le frère de la Mariela, amie de Isellita qui vit à Constitución. Sa maison est sauve mais son restaurant est détruit mais aussi pillé, troisième lame d'un rasoir, comme si les deux premières ne suffisaient pas. Comme le dit Jano, cette catastrophe a suscité "lo mejor y lo peor" de chacun.

La photo du bas, "Excusez nous pour le dérangement, nous nettoyons" est la preuve que l´humour fait aussi partie de la palette des réactions humaines, et je crois que cette réaction là est profondément chilienne. Que c'est bon !

Ce soir retour à Cajon del Maipo chez Celia et Riqui, "hogar dulce hogar", repos en perspective, deux jours avant de repartir dans le sud avec "Un techo para Chile". La liste précise du contenu des 50 cartons qui seront distribués aux familles à Cauquenes mardi est ici.

vendredi 2 avril 2010

Ojála

Ojála ! J'espère, nous espérons ... Des chiliens, d'aucuns usent de cette expression, ils espèrent que les choses iront mieux, d'autres sont "voluntarios", volontaires, plus que bénévoles, ils - veulent - que les choses changent. La première expression - ojála - je ne sais si elle s'utilise beaucoup en Espagne mais je crois qu'elle vient de Inch'Allah, si Dieu le veut, et ce sont probablement des maures que la langue espagnole tient ce mot. Nous nous sentons voluntarios mais, peut-être, faut-il de l'espérance pour vouloir ? En tout cas, je préfère ne rien laisser à Dieu ...


Aujourd'hui nous étions à Cauquenes, ville moyenne dans les terres, pas de tsunami ici et seul le terremoto a fait des dégâts. Rien d'aussi apocalyptique que la veille à Dichato. Pourtant une maison sur deux est détruite ou va l'être et les rues débordent de gravats. Riqui a contacté le responsable local du syndicat des travailleurs et c'est avec lui, après quelques atermoiements, après avoir hésité entre le financement de matériaux pour réparer les toits et l'achat de produits de première nécessité que nous avons opté pour la seconde solution. La première, outre le prix élevé des matériaux, ne pouvait servir qu'à peu de familles (7) et les critères d'attribution n'étaient pas très clairs. La seconde solution en revanche, et même si ce choix privilégie la nécessité au détriment de la pérennité, nous a permis de constituer, avec 550€, un carton (pâtes, riz, bougies, thé, ...) pour 50 familles. La distribution par le syndicat devrait garantir l'équité.

Ce soir nous dormons chez un ami de Riqui à San Javier, au nord-est de Cauquenes. Demain c'est Constitución qui est au programme. Le diaporama en tête du blog nous sert à poster "en vivo" les photos
du moment. Le diaporama s'enrichit donc au fil de l'eau.

jeudi 1 avril 2010

Dichato bis

Entre la recherche d'un générateur, la visite de la communauté, de leur campement et de leur ancien lieu de vie, entre les achats de première nécessité et les discussions sur l'utilisation des fonds dont nous disposons, la journée d'hier fût longue et pleine d'émotions. Mais vraiment rien, rien en comparaison de ce que nous avons vu et vécu ce matin à Dichato. Je m'étais promis au départ de ce blog de ne pas abuser des photos parce qu'elles permettent de susciter si facilement des émotions alors que je préfère la distance qu'imposent commentaire et texte. Mais Dichato me laisse sans mots et avec des émotions que je ne sais pas nommer. Je partage donc les photos en sachant qu'elles ne transmettent probablement qu'une part très limitée des scènes dantesques et de fin du monde que l'on a vues ce matin à Dichato : les vagues ont tout emporté. Nous n'avons aucun contact là-bas et les moyens qui ont l'air d'être  mis en œuvre sont importants. 

La moitié des médicaments que nous avons amenés est destinée au Département de Santé de la Municipalité de Talcahuano (Octava Region del Bio-Bio). Il s'agit de la municipalité dont dépend les pécheurs. L'autre moitié des médicaments est pour Concepcion et je vous préciserai le destinataire exact dès que nous le savons.

Aujourd'hui nous dormons dans une cabaña (un bed&breakfast chilien) vers Cauquenes et demain nous continuons notre route vers le nord, direction Constitución. L'idée qui sous-tend ce périple étant toujours de trouver comment et où utiliser les fonds à notre disposition.

La photo qui accompagne ce post se veut un peu plus gaie et optimiste, les pécheurs que l'on voit peuvent travailler et ont visiblement pris des congres, poissons dont je peux vous garantir qu'à la plancha et accompagnés de papas-fritas "son de puta madré" !