C'est l'histoire d'un voyage de vacances qui devient, malgré nous, tout autre chose mais auquel, coûte que coûte, il nous faut donner du sens : les terremoto et maremoto chiliens nous l'imposent. Alors un blog pour raconter une transformation ? De vacances en véritable voyage ? Peut être. Un blog donc, mais en essayant de rester sobre, pas de photos sensationnalistes par exemple, vous en trouverez partout sur le net. Pas besoin de ça pour savoir que des millions sont touchés. Des photos, oui, probablement, surtout de ceux que l'on va rencontrer. On part sur un chantier dans le sud avec une association locale "Un Techo para Chile" et on amène dans nos bagages tout ce qui peut donner un coup de pouce à ceux qui en ont besoin. Et, pour tout ceux qui ont envie de nous suivre, pour tout ceux qui nous ont donné un coup de pouce, un blog - un blogito donc - pour vous faire participer, même si c'est un peu par procuration, au grain de sable que l'on va essayer de souffler là bas.

lundi 12 avril 2010

Petit Bilan

C'est le moment d'un petit bilan avant de reprendre demain le chemin du retour. Les pêcheurs de Talcahuano ont reçu aujourd'hui les deux générateurs. Nous sommes certains que Lilian, figure féminine emblématique de cette communauté, saura les partager et les exploiter équitablement pendant longtemps. Merci à Paz, Mariela et Jano de nous avoir permis de rencontrer cette communauté, ils ont contribué à ce que notre soutien se concrétise et soit efficace.

Les détails précis de notre soutien sont içi. Il est réparti pour un tiers à 50 familles de Cauquenes et pour le reste aux 70 familles de pêcheurs de la caleta de Candelaria, Candela et Puerto Inglés à Talcahuano. Les médicaments ont éte répartis entre le département de la santé de Talcahuano et de Tirua.

dimanche 11 avril 2010

Retour-Courbatures

Malgré le peu de temps que nous avons passé ensemble, il a été difficile de se séparer de l'équipe lors de notre départ ce matin pour Santiago, trois jours seulement mais la concentration du temps et l'intensité des émotions créent instantanément des liens très forts. Romina, Seb, Joako et Toño nous manquent déjà ! La construction de mediaguas cela transcende et ça relie, c'est probablement ces éléments là, essentiels, qui me manquent en France - sociale-démocratie certes, mais finalement très individualiste. Quel type de séisme nous faut-il pour retrouver ou recréer du lien ?

Durant le voyage de retour - taxi collectif, bus et métro santiaguino - mes courbatures m'ont révélé des muscles que je ne connaissais pas ! La pratique intensive du chuzo (pique en métal pour creuser), de la pelle et du marteau est une activité musculaire très complète. Le programme de cette fin de journée fût très light, sieste puis compilation/synthèse de l'utilisation des 1500 euros (nous posterons bientôt un petit résumé), et tout ça conclut par un petit restau péruvien.

Sinon encore quelques photos en plus dans le diaporama

samedi 10 avril 2010

Fin de chantier

Dernière nuit avec "un techo", ce séjour se conclut sur une mediagua sans toit, nous n'aurons pas tenu rythme d'une construction par jour.  Même s'il ne s'agit pas d'une course et que la qualité et l'échange priment sur la quantité il y a une réelle urgence à construire un maximum de mediaguas avant l'arrivée de l'hiver. D'autres enjeux, plus politiques ceux là, mettent aussi l'accent sur la quantité, le gouvernement a financé "un techo par Chile" pour qu'ils construisent 20 000 mediaguas.

Pour nous c'est la fin d'une expérience unique et très forte, nous rentrons demain matin à Santiago je ne dais pas très bien comment. J'avoue que la perspective d'un lit me réjouit.

La photo qui accompagne ce post devrait, malgré sa qualité moyenne, vous donner une idée de ce que fait un séisme sur une maison en pisé.

vendredi 9 avril 2010

Dos dias, dos mediaguas !!

Deuxième jour, deuxième mediagua et encore plus cuits qu'hier, fin de chantier à 21h30. Hospitalité incroyable de ceux pour qui nous construisons ces maisons, repas, gouters, boissons rafraîchissantes, cafés, thé ... Mais surtout une gentillesse et un sens du partage qui font de cette expérience quelque chose de rare et de très fort. Les deux habitations terminées ce soir doivent héberger cette famille de 9 dont la maison en adobe (du pisé) n'est plus viable et s'écroulera probablement à la moindre secousse. Adobe, pauvreté et terremoto sont les trois ingrédients qui créent dans la région où nous sommes une situation critique.

Notre cahier des charges a été compliqué par la demande de la famille de construire les deux mediaguas l'une collée à l'autre (photo) pour pouvoir éventuellement plus tard ouvrir un passage entre les deux. Mais les éléments qui constituent les constructions sont non seulement mal dégrossis et rarement d'équerre mais aussi souvent constitués de bois vert (la demande est tellement forte que les producteurs n'ont pas le temps de laisser sécher le bois). La construction des deux habitations côte à côte est dans ces conditions une gageure.

Demain, levée à 6h30 et nouvelle famille, nouveau chantier ... Et encore quelques photos en plus dans le diaporama

jeudi 8 avril 2010

Primera mediagua

Cuits, cuits, cuits ! Ça change de nos habitudes de sédentaires ! Cuits mais, mais, première mediagua construite ! Bon d'accord il manque les deux fenêtres et la porte. On va dire que le contrat est quand même rempli, avec une équipe de 6 "techo" et avec l'aide d'une personne de la famille pour qui nous construisons la media. Embauche à 9h00, et fin de chantier à 20h30. Journée pleine donc, mais agrémentée de pauses avec la famille, repas gargantuesques et toujours avec des contacts chaleureux.

Dans le diaporama des photos qui montrent l'évolution et les étapes de construction de la media.

mercredi 7 avril 2010

Draconien

Règles communautaires draconiennes ! Nous nous y plierons avec grâce ...

Requinoa bis

Nous dormons tous ensemble dans un centre sportif, dans le gymnase, et les repas se prennent dans la cantine du collège voisin. Euh sinon j'ai pris un petit coup de vieux ! Moyenne d'âge 22/23 ! Mais demain nous serons vaillants !

Requinoa

Requinoa à une centaine de km de Santiago, il est 8h00 du soir et on attend que quelqu'un vienne nous récupérer. C'est dans ce coin que nous allons construire des mediaguas. Nous avons pris le bus, trajet d'une heure seulement. Suréquipés, lampes frontales, barres de céréales énergisantes, chaussures et gants de chantier, nous sommes prêts ...

mardi 6 avril 2010

Mediagua

Mediagua, littéralement "demie eau", est le nom des maisons en bois, habitations temporaires - théoriquement temporaires, que "Un techo para Chile" fournit pour une famille de 4 personnes. L'eau fait référence à la pluie, au toit donc et le demi se réfère à une moitié de toit, avec une seule pente. Une équipe de 5 personnes construit une mediagua en 2 jours. Les éléments qui la constituent, panneaux de bois, parquet, le toit et les traverses sont conçus pour optimiser le temps de construction et minimiser le nombre de personnes nécessaires au montage. Monter des mediaguas va constituer notre programme des 4 prochains jours. Le chantier est dans le sud et nous nous y rendons en bus de nuit, 5 heures de voyage. Sur place les conditions qui nous attendent, tentes, sac de couchage et douches au robinet, nous promettent une expérience probablement un peu spartiate. Mais la sensation de partager et de participer à une action concrète devrait rapidement nous faire oublier nos petits inconforts de la journée.

Ce matin, enfin, après d'innombrables péripéties, nous avons acheté les deux générateurs pour les pêcheurs. D'une puissance de 3000 watts, fonctionnant à l'essence, ils devraient leurs permettre de brancher une machine à laver et de fournir un minimum d'éclairage. Cet après-midi nous l'avons déposé à la compagnie de bus Cruz del Sur pour les envoyer à Concepcion. Les deux générateurs accompagnés de 6 litres d'huile ont coûté au total 500 000 pesos (700 euros), le transport par bus 10 000 pesos (15 euros !). Sur les 1500 euros de départ il nous reste 30 000 pesos (40 euros) que l'on va aussi envoyé aux pécheurs pour financer au moins un plein d'essence. J'espère pouvoir poster des photos des générateurs in situ bientôt.

samedi 3 avril 2010

Constitución

Ultime étape de la première partie de notre périple "sismique", Constitución, au bord de la mer, double peine donc, vagues et secousses. Décombres, maisons détruites, les mêmes visions dantesques que les autres jours. Nous avons rencontré ce matin le frère de la Mariela, amie de Isellita qui vit à Constitución. Sa maison est sauve mais son restaurant est détruit mais aussi pillé, troisième lame d'un rasoir, comme si les deux premières ne suffisaient pas. Comme le dit Jano, cette catastrophe a suscité "lo mejor y lo peor" de chacun.

La photo du bas, "Excusez nous pour le dérangement, nous nettoyons" est la preuve que l´humour fait aussi partie de la palette des réactions humaines, et je crois que cette réaction là est profondément chilienne. Que c'est bon !

Ce soir retour à Cajon del Maipo chez Celia et Riqui, "hogar dulce hogar", repos en perspective, deux jours avant de repartir dans le sud avec "Un techo para Chile". La liste précise du contenu des 50 cartons qui seront distribués aux familles à Cauquenes mardi est ici.

vendredi 2 avril 2010

Ojála

Ojála ! J'espère, nous espérons ... Des chiliens, d'aucuns usent de cette expression, ils espèrent que les choses iront mieux, d'autres sont "voluntarios", volontaires, plus que bénévoles, ils - veulent - que les choses changent. La première expression - ojála - je ne sais si elle s'utilise beaucoup en Espagne mais je crois qu'elle vient de Inch'Allah, si Dieu le veut, et ce sont probablement des maures que la langue espagnole tient ce mot. Nous nous sentons voluntarios mais, peut-être, faut-il de l'espérance pour vouloir ? En tout cas, je préfère ne rien laisser à Dieu ...


Aujourd'hui nous étions à Cauquenes, ville moyenne dans les terres, pas de tsunami ici et seul le terremoto a fait des dégâts. Rien d'aussi apocalyptique que la veille à Dichato. Pourtant une maison sur deux est détruite ou va l'être et les rues débordent de gravats. Riqui a contacté le responsable local du syndicat des travailleurs et c'est avec lui, après quelques atermoiements, après avoir hésité entre le financement de matériaux pour réparer les toits et l'achat de produits de première nécessité que nous avons opté pour la seconde solution. La première, outre le prix élevé des matériaux, ne pouvait servir qu'à peu de familles (7) et les critères d'attribution n'étaient pas très clairs. La seconde solution en revanche, et même si ce choix privilégie la nécessité au détriment de la pérennité, nous a permis de constituer, avec 550€, un carton (pâtes, riz, bougies, thé, ...) pour 50 familles. La distribution par le syndicat devrait garantir l'équité.

Ce soir nous dormons chez un ami de Riqui à San Javier, au nord-est de Cauquenes. Demain c'est Constitución qui est au programme. Le diaporama en tête du blog nous sert à poster "en vivo" les photos
du moment. Le diaporama s'enrichit donc au fil de l'eau.

jeudi 1 avril 2010

Dichato bis

Entre la recherche d'un générateur, la visite de la communauté, de leur campement et de leur ancien lieu de vie, entre les achats de première nécessité et les discussions sur l'utilisation des fonds dont nous disposons, la journée d'hier fût longue et pleine d'émotions. Mais vraiment rien, rien en comparaison de ce que nous avons vu et vécu ce matin à Dichato. Je m'étais promis au départ de ce blog de ne pas abuser des photos parce qu'elles permettent de susciter si facilement des émotions alors que je préfère la distance qu'imposent commentaire et texte. Mais Dichato me laisse sans mots et avec des émotions que je ne sais pas nommer. Je partage donc les photos en sachant qu'elles ne transmettent probablement qu'une part très limitée des scènes dantesques et de fin du monde que l'on a vues ce matin à Dichato : les vagues ont tout emporté. Nous n'avons aucun contact là-bas et les moyens qui ont l'air d'être  mis en œuvre sont importants. 

La moitié des médicaments que nous avons amenés est destinée au Département de Santé de la Municipalité de Talcahuano (Octava Region del Bio-Bio). Il s'agit de la municipalité dont dépend les pécheurs. L'autre moitié des médicaments est pour Concepcion et je vous préciserai le destinataire exact dès que nous le savons.

Aujourd'hui nous dormons dans une cabaña (un bed&breakfast chilien) vers Cauquenes et demain nous continuons notre route vers le nord, direction Constitución. L'idée qui sous-tend ce périple étant toujours de trouver comment et où utiliser les fonds à notre disposition.

La photo qui accompagne ce post se veut un peu plus gaie et optimiste, les pécheurs que l'on voit peuvent travailler et ont visiblement pris des congres, poissons dont je peux vous garantir qu'à la plancha et accompagnés de papas-fritas "son de puta madré" !

mercredi 31 mars 2010

Dichato

Difficile de dire ou d'expliquer, difficile de mettre des mots.
Dichato à une quarantaine de km au nord de Concepcion.

Pescadores - Talcahuano

Concepcion, quelques photos en tête du blog pour que vous ayez une idée des effets du terremoto. La même impression qu'hier persiste, des îlots de destructions violentes et en même temps, des grandes parties de la ville indemnes et des activités et la vie qui reprennent. 
 
Les questions du jour sont nombreuses, elles se bousculent, elles s'accumulent, elles émanent du même sujet : comment utiliser ces 1500 euros ? Efficacité, pérennité de ce qu'on finance, pérennité de l'organisation qui va en profiter, mais aussi comment s'assurer de l'équité du partage, de l'utilité de ce qui est financé et, enfin comment apporter de l'aide à ceux qui en reçoivent le moins ?





Jano connaît bien la région et ses enjeux sociaux, sa femme, Mariela, travaille dans des programmes d'émancipation féminine, ils nous ont décrits, parmi de nombreux autres situations, celle d'une communauté de pêcheurs de Talcahuano, 74 familles dont toutes les maisons ont été détruites par le tsunami (première photo). Sur les 70 bateaux de pêche il n'en reste que 4. Pêcheurs indépendants mais exploitant tous une même concession depuis des années, ils se retrouvent dans un campement de fortune sur un terrain de la marine dont les militaires n'ont de cesse que de les en chasser (deuxième photo). Outil de travail détruit, logements rasés, ils dépendent d'une aide famélique de la commune sont la situation est exsangue (30 000 emplois sur 70 000 touchés par la catastrophe).

Le campement, sans eau ni électricité, établi au milieu d'un bois, est géré par un comité d'urgence et dirigé par un groupe de femmes (troisième photo), et notamment par Liliane (quatrième et dernière photo). Sa force, son courage, sa sérénité, malgré la situation, sont incroyables. Tout ce que reçoit la communauté est ouvertement, ostensiblement présenté à tous avant d'être reparti.

Nous nous sommes engagés à financier un générateur (500 euros) et nous avons acheté des produits de première nécessité (bougies, allumettes, savon, dentifrice, lessive, bassines, ...). Je crois que nos critères sont largement respectés !

mardi 30 mars 2010

Ruta 5

Départ 11h30 de Santiago, direction Concepcion à 500 km au sud, troisième ville du Chili après Santiago et Valparaiso. Le petit port de Cobquecura, l'épicentre du terremoto, est situé à 50 km au nord de Concepcion, nous nous y rendons demain ou après-demain. L'apparition de quelques névés sur la cordillère et l'étiolement graduel du "smog santiaguino" font partie des indices visibles de notre route vers le sud. D'autres signes scandent notre progression vers la zone de l'épicentre : des ponts détruits ou fêlés, des passerelles endommagées, quelques clochers écroulés et des déviations sur la ruta 5 (anciennement la Panamericana). Pourtant, le plus surprenant est finalement cette impression que le séisme dont la force a été évalué à 8 à Santiago n'a fait que peu de dégâts. On se demande ce qui nous attend à Concepcion.

dimanche 28 mars 2010

Preparativos

Esta día antes de partir al sur ha sido realmente mas difícil, pisco, empanadas de carne, pisco ... Pero fui a caminar en la montaña también para eliminar el alcohol en los contrafuertes del andes. Esta tarde vamos a una reunión aperitivo para preparar el viaje en la casa de la hermana de la Isellita y su cuñado ...

samedi 27 mars 2010

Home !

Atterrissage ce matin, 14 heures de vol, ça laisse quelques traces même si le vol s'est plutôt bien passé. Abasourdis, dans un état filandreux, quelque chose comme ça, heureux d'être arrivés mais pas tout fait à là.

Les cousines nous ont amenés chez Riqui (c'est ici Cajon del maipo), le papa, qui fête ses 77 ans aujourd'hui et qui n'avait pas la moindre idée de notre arrivé ! Émotions fortes garanties !

Les effets matériels du terremoto a Santiago sont peu visibles, quelques immeubles condamnés, des baies vitrées explosées. Par contre, très rapidement, toutes les conversations finissent sur le même sujet, chacun raconte son expérience, ses peurs. Ces effets là ne se voient pas tout de suite mais tout le monde est visiblement choqué.

Nous partons lundi avec Riqui à Concepcion dans le sud pour amener les médicaments. Nous sommes heureux de partager ça avec lui, et un peu rassérénés de partir avec quelqu'un qui connaît le pays aussi bien que lui. Selon l'avis général, là-bas, dans le sud les effets du séisme sont effrayants. Nous ne partirons avec "un techo para Chile" que la deuxième semaine. Finalement c'est un agenda qui devrait nous laisser le temps de l'acclimatation. Acclimatation qui est déjà en très bonne voie, vin, asado (barbecue-mechoui chilien), accueil chaleureux aidant !!

vendredi 26 mars 2010

En el avion !! Ter !

Bon, j'espère que vous apprecirez la photo, pas du tout anonyme, très poétique ! Bon d'accord, mais c'est surtout pour le côté "en vivo" ! Sinon c'est Byzance, oui Byzance !!! A l'aéroport donc, prêts au départ, en partance ...
Isellita, mission accomplie, salle bien remplie au concert de solidarité hier à l'UNSECO, 12 artistes, concert dont le top départ a été donné il y a ... 18 jours. Chapeau bas ! Bon moi aussi je m'envoie quelques fleurs, j'ai fini ma mission, complètement à l'arrache, mais elle est finie, terminée, pliée, réglée.

Alors bilan du départ : Des chaussures de chantier renforcées, des gants de manutention super-protecteurs, merci Mag !! Des médicaments en plus, merci Maman de Greg !! 1500 euros de financement, ce n'est pas rien !! Merci Greg, Mag, Rencontres Africaines, Sandra et l'association de Bruno !vLettre d'accompagnement officiel de Rencontres Africaines, lettre d'accompagnement officielle de l'ambassade du Chili ! Avec ça les douaniers chiliens devraient être coopératifs avec nos deux valises pleines de bétadine, de médicaments, de tensiomètres, etc. ...

Voilà donc, nous y sommes, un peu azimutés, mais fondamentalement heureux de partir !
Inch'Allah

dimanche 21 mars 2010

Valises et médicaments

On avance, on avance, on avance : deux valises pleines de médicaments, merci Rencontres Africaines ! Si votre besoin de connaître le contenu de ces valises est irrépressible alors suivez courageusement ce lien. J'avoue ne pas avoir été exhaustif, tout ce que nous avons récupéré en vrac, tensiomètres, thermomètres, médicaments, etc, ont échappé à l'inventaire. 

Rencontres Africaines, association majeure (oui, elle a 18 ans d'existence) qui, depuis un bout de temps donc, entreprend des actions en Afrique de l'Ouest, essentiellement Niger et Mauritanie : missions médicales, scolarisation, creusements de puits, recheptelisation, etc, mon inventaire est encore incomplet. Je les ai accompagné plusieurs fois sur des missions médicales au Niger en 2004. Ils m'ont également soutenu, aidé et accompagné dans un projet en 2005 à Agadez. Leur soutien, aujourd'hui pour le Chili (et qui ne se résume pas au matériel médical, ils participent aussi à notre "levée de fonds") incarne pour moi un rêve persistant, voir obsédant, celui de joindre les suds, celui de l'Afrique avec celui de l'Amérique. Ainsi les rencontres ne sont pas qu'africaines, leurs horizons sont désormais australes et j'en suis plus qu'heureux.

Sinon, je vous présente Bruno, le mec sur la photo là, celui qui fait semblant de remplir la valise avec des médicaments, j'espère qu'il ne m'en voudra pas pour cette renommée (il est vrai toute relative), c'est mon poto depuis les colos, et un meilleur poto depuis les colos ça se bichonne, ça se soigne aux petits oignons. Surtout qu'il a une spécialité dont je suis tout particulièrement adepte, il est urologue, et moi je fais des cailloux - je veux dire des calculs, des mauvais calculs, des rénaux - aussi facilement qu'une poule pond des oeufs ! Ça tombe plutôt bien, donc, pour moi et je me demande parfois ce qu'aurait été ma vie si mon meilleur poto de colo avait été psychiatre !! Je m'égare, il est tard.

Pour conclure ce post, une bonne nouvelle encore, a priori pas de nécessité pour nous de transporter une troisième valise, on évite ainsi les 300 euros d'Air France. C'est autant de gagné pour le financement sur place de ce qui manquera.

samedi 13 mars 2010

Pillages, oui, mais ...


Difficile de se rendre compte d'ici, d'une part, à quel point la situation dans le sud est critique, et d'autre part, à quel point les chiliens s'entre-aident et se battent pour affronter la catastrophe. Je crois que cette réalité là éclipse, ou tout au moins, relativise grandement les pillages. 

Je vous livre un extrait d'un volontaire de "Un Techo para Chile" que la Isellita m'a transmis :

La fuerza de la destrucción del Terremoto y el Tsunami sólo se compara con la esperanza, perseverancia y ganas de sobreponerse que demuestra los damnificados; la luz de la reconstrucción se abre paso en el sur.

[La force de destruction du séisme et du tsunami n'ont d'égale que l'espoir, la persévérance et l'envie de se surpasser dont font preuve les victimes; la lumière de la reconstruction s'est levée sur le sud.] 

vendredi 12 mars 2010

Un petit post du soir, espoir ...

Pour vous tenir en haleine. Moi je n'y tiens plus, ma concentration au travail s'en ressent, la date départ se rapproche toujours aussi vite et les répliques se multiplient. Je suis pris entre l'inquiétude (qui se traduit plutôt par de l'angoisse du coté de la Isellita !) et l'envie de partir, là, maintenant. N'ayant jamais fait l'expérience d'un tremblement de terre, à part avoir ressenti quelques vibrations quand j'étais en Afrique du Sud, mais qui ressemblaient plus au passage d'un métro qu'à un séisme, j'avoue que j'ai du mal à m'imaginer ce que tous ressentent en ce moment. Mon envie et mon courage sont très probablement tintés d'un brin de naïveté, de témérité.    

Aujourd'hui le monde publie un article de Jean-Pierre Langellier qui fait une analyse sur les pillages. Vous me direz ce que vous en pensez, sur l'inégalité j'abonde dans son sens.

Coté finance, nous sommes maintenant - je vous la fait téléthon style - proche des 1000 euros. Merci Isabelle, Damien, Bertrand, Virginie et Laurent, les contributeurs les plus récents. On étudie la possibilité d'envoyer des colis - merci Greg, on pourrait  alors transporter dans les valises l'essentiel et le plus urgent. Je ne sais pas combien de temps met un colis dans la situation actuelle. A la fin de la semaine prochaine, nous ferons le bilan finance et matériel médical, il ne restera que quelques jours avant le départ ... 

jeudi 11 mars 2010

Le Chili de nouveau frappé par un puissant séisme

Finalement peu de couverture dans les nouvelles françaises du séisme et du tsunami chiliens. Le Chili c'est loin ! Le déferlement en France le même jour de la tempête Xynthia a probablement contribué à accentuer cette éclipse médiatique. Des liens ténus donc avec cette partie si éloignée du monde, mais aussi et surtout, je crois, un bilan en nombre de morts insuffisant pour apparaître en bonne place sur le podium des catastrophes du monde.

Les média me hérissent, particulièrement la télévision. Ils se sont généralement contentés de montrer quelques images apocalyptiques, et il s'agissait souvent des pillages. Évidemment sans qu'aucune explication ne les accompagne, et a fortiori sans la moindre tentative d'analyse. Les quelques rares commentaires rappellent que le Chili fait partie de l'OCDE, que sa croissance de plus de 4 points en fait un des pays moteur de l'Amérique du Sud. Suivent en général quelques analyses lapidaires sur la question lancinante : est-ce que le tremblement de terre relancera ou ralentira l'économie chilienne ?

Pourtant la réalité de la situation est difficile, des millions de réfugiés, des infrastructures exsangues, notamment dans le sud, et des répliques répétées. Au moment même où j'écris ce post des répliques se produisent, dont une de 7.2 ! Les listes de produits que nous recevons de nos contacts chiliens sont édifiantes, ce sont des produits de première nécessité qui font défaut. Il est probable que dans le sud la situation ne sera pas rétablie avant longtemps.

mardi 9 mars 2010

Ca arrive vite !!

Départ le 26, autrement dit dans exactement 17 jours !

Katia et Bruno se démènent pour les medocs. Ils se basent sur une liste que l'on tient de Alejandro (alias Jano) qui lui, à son tour, la tient de l'hospital las Higueras de TalcahuanoIl s'agit de produits de base, ça va de la bétadine aux antihypertenseurs. Aucune idée encore des quantités que nous allons pouvoir obtenir, ni de ce que nous pouvons transporter. Ce que nous savons par contre, c'est qu'Air France vous propose d'amener une valise supplémentaire pour la modique somme de 200 euros !! Il va falloir que nous soyons très regardant sur ce que nous voulons transporter, probablement en privilégiant les médicaments, et en achetant ce que nous pouvons sur place.

Les finances tangentent les 700 euros : Merci Mag, Greg, Claudie, Victorine, Véro, Al, Bertrand, Fabien, Yves et tout ceux que j'oublie. La somme vous parait ridicule ? Ou au contraire, déjà conséquente ? J'avoue que j'ai du mal à me décider, elle permettra, quoi qu'il en soit, de souffler notre grain de sable de l'autre coté du monde. 
   
Nous attendons de savoir à quelle sauce nous allons être mangés, je veux dire que nous savons pas encore pour où, dans le sud, nous partons avec "Un Techo para Chile". Nous savons que nous partons 4 jours dès notre première semaine, et peut être, sur un second chantier la deuxième semaine.